Pécrot (Grez-Doiceau) est la première destination wallonne des chenilles processionnaires. La commune rassure les riverains inquiets. Un article de Laurent SAUBLENS dans Vers l'Avenir.

Effervescence à Pécrot dans la rue du Quartier, les chenilles processionnaires ont débarqué. Ces fameux petits insectes qui donnent de l'urticaire ont été aperçus ce dimanche. Ce n'est que mardi que le lien a été fait avec l'invasion en Flandre. Depuis lors, une vingtaine de nids ont été dépistés dans la rue mais les réactions concrètes se font attendre. Les riverains multiplient les coups de téléphone, se heurtant à des interlocuteurs qui jouent au jeu du chat et de la souris. La police renvoie vers les pompiers, visiblement peu enclins à bouger. Manque d'équipements pour traiter ce genre de cas, répondent les pompiers. Les appelants sont renvoyés vers la protection civile. Las, ces derniers ne peuvent se déplacer sans un avis d'une administration officielle !

Protection civile à la rescousse
Pour solutionner cette présence indésirable, les riverains ont contacté finalement les autorités communales ce mercredi en fin d'après-midi, après une journée perdue dans les différents contacts téléphoniques. L'échevin Écolo Roland Van Severen s'est rendu personnellement sur place mercredi soir. Il a constaté la présence de chenilles sans pour autant déterminer si l'espèce présente est bien celle redoutée. Le bourgmestre a contacté la protection civile, sollicitant leur présence. Il a néanmoins fallu qu'un agent des Eaux et forêt du cantonnement de Nivelles se déplace sur les lieux. Confirmant la présence de chenilles processionnaires du chêne, l'agent a fait rapport à la Gouverneure et aux autorités gréziennes. Si l'espèce n'est pas dangereuse pour l'être humain, hormis les démangeaisons cutanées, la nature peut être la grande victime du phénomène à moyen terme. Les riverains attendent dorénavant la protection civile avec grande impatience pour éradiquer les chenilles qui continuent malgré tout leur petit bonhomme de chemin.
Qui va régler la facture des interventions ?
Les habitants se grattent les cheveux. Non pas qu'ils sont déjà atteints d'urticaire. La question est de savoir qui va régler la note. Informés de la présence de ces hôtes indésirables, les habitants se sont renseignés. Ils ont ainsi lu que l'intervention des services spécialisés dans la destruction des chenilles est payante. 250 euros par arbre, le tarif est élevé. Du côté de la commune, on calme le jeu, soulignant qu'il faut déterminer s'il s'agit d'un problème de santé publique. Dans l'affirmative, pas question de débourser un euro pour les habitants. Cependant, si la note doit être prise en charge par le citoyen, le bourgmestre veillera à ce que ses collègues du Collège adoptent une motion pour une intervention communale.
Rougeurs et fièvre
Bronzer dans son jardin à Pécrot n'est pas la meilleure idée du moment. C'est ce que se dit cette habitante de la rue du Quartier. Ce dimanche, Madame G. a profité des rayons du soleil à l'arrière de sa maison. Soudain, elle sent quelque chose tomber sur elle, se retourne, et constate qu'il s'agit d'une chenille. Plus de peur que de mal pense-t-elle alors. Lundi, elle commence à sentir une gêne dans le dos et remarque la présence de petits boutons. Rapidement, des démangeaisons l'envahissent et des problèmes respiratoires se manifestent. Mardi matin, vu son état fiévreux, Madame G. va consulter son médecin non sans avoir remarqué au préalable la présence de nids de chenilles dans le chêne de la propriété. L'alerte est lancée. Il n'en faut pas plus au médecin pour établir le lien entre les chenilles processionnaires et les rougeurs constatées. Une prise de sang est effectuée et des radiographies des poumons sont programmées. L'intéressée soigne les rougeurs au dos avec une pommade anti-brûlure. Si la cause peut être confirmée depuis lors par l'identification de la chenille dont il est question, on reste prudent du côté communal. Le bourgmestre rappelle les mesures de prudence à adopter, c'est-à-dire ne pas toucher les chenilles, éviter de rester sous les arbres concernés et penser à des choses pratiques comme ne plus mettre sécher son linge dehors.

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